mercredi, mai 31, 2006

NEWPOD

Les plus croulants d'entre vous qui s'intéressent à l'informatique depuis suffisamment longtemps se souviennent peut-être de l'entrée fracassante, et puis fracassée, d'Apple dans le monde de l'ultra-portable, le PDA.

Ça s'appelait le Newton (c'était à l'époque où ils aimaient encore rigoler avec des histoires de pommes, ça leur a passé), c'était épais comme un gros paquet de cigarettes, grand comme une petite feuille A4, dépourvu d'un clavier, mais accompagné d'un stylet pour écrire directement sur l'écran.

La presse spécialisée lui a réservé un accueil enthousiaste et puis... plouf... le public n'a pas suivi. La reconnaissance d'écriture fonctionnait vraiment mal, et puis c'était cher, comme d'habitude chez Apple, surtout à l'époque. La dernière fois que j'en ai vu un, c'était chez un dentiste (véridique).

Apple, alors empêtré dans des difficultés financières qui ont failli avoir sa peau (hu hu), s'est bien gardé de récidiver, et le Newton est allé rejoindre la console Pippin et le Lisa dans les placards des nombreux flops novateurs de la popomme.
Aujourd'hui, alors que le marché des PDA est en pleine santé, toujours rien chez Apple, même pas l'ombre d'une annonce.

Quoique.

En fait, vous savez quoi ? Apple est déjà le n°1 mondial du PDA, et de très loin. Ça s'appelle l'iPod. Techniquement, c'est un ordinateur, et si il est vrai qu'il est principalement conçu pour jouer de la musique, il est de moins en moins restreint à cette activité. Les dernières versions incluent des jeux et un agenda, et des gens très calés se sont même fait un plaisir de faire tourner Linux dessus ! A part un agenda et des jeux, que peut-on vraiment faire avec un PDA ? Du traitement de texte ? En 12 lignes de 25 colonnes ? Du tableur ? Mpffrt.

Ils viennent de lui rajouter la vidéo. Dans 6 mois ce sera une connexion Wi-Fi, et puis un système révolutionnaire pour entrer du texte, et puis, et puis...

Apple a retrouvé la clef du succès en informatique : les loisirs. Les loisirs et les jeux ont toujours tiré la micro-informatique, on le sait, ce ne sont pas les gens sérieux avec leurs petites comptabilités, leurs petits formulaires et leurs petits mémos, ces problèmes-là sont résolus depuis les années 60.

Reste à Apple à savoir s'arrêter à temps, avant que ça ne devienne compliqué. Pour le Macintosh, c'est trop tard.